24/06/2022 15:23:54 SOMASIC
Derrière ces noms compliqués on retrouve l’opération réalisée par tout métrologue ou responsable métrologie, à savoir est ce que je peux rendre à l’utilisateur un instrument qui revient d’étalonnage ou de vérification, si le moyen répond aux besoins de l’utilisateur.
La nature des opérations à réaliser est précisée dans la norme ISO 10012 [1].
Dans cet article nous allons nous attacher aux considérations techniques de la remise en service ou confirmation métrologique.
Un certificat d’étalonnage permet de déterminer la correction ou l’erreur d’un instrument de mesure et son incertitude associée. Pour une définition plus précise on peut consulter le VIM (voir § 2.39 [2]).
Le certificat d’étalonnage permet d’appliquer une correction quand on utilise l’instrument.
Un rapport de vérification statue sur la conformité de l’instrument par rapport à des Erreurs Maximales Tolérées (voir § 2.44 et 4.26 [2]).
La vérification permet de définir si un instrument est conforme ou non-conforme à des EMT.
En fonction du document reçu, certificat d’étalonnage ou rapport de vérification, les étapes ne sont pas les mêmes.
Le synoptique ci-dessous présente la première étape de la confirmation métrologique, et c’est bien souvent la seule réalisée pour remettre à disposition (ou libérer) l’instrument.
Cette première étape est indispensable, mais hélas insuffisante pour faire la confirmation métrologique.
En effet la confirmation métrologique doit permettre de s’assurer que l’instrument est conforme aux spécifications à la réception de l’instrument après étalonnage mais également que cette conformité sera assurée jusqu’à la prochaine confirmation métrologique.
Si cette étape est négligée le risque est grand de voir un instrument sortir des EMT au prochain étalonnage ou à la prochaine vérification.
Le graphique ci-dessous illustre ce problème, nous sommes en 2022, l’instrument est encore conforme aux EMT (étape 1), mais en étudiant l’historique de l’instrument il est fort probable que l’instrument soit déclaré non conforme au prochain raccordement.
Si c’est le cas c’est une non-conformité qui doit être enregistrée dans le système de management de la qualité et toutes les mesures réalisées avec cet instrument doivent être remises en cause.
Pour éviter ce problème on vérifie également la dérive de l’instrument, on établit un critère (similaire à la notion d’EMT mais la notion d’erreur n’a pas de sens pour la dérive) basé sur l’historique.
Dans le cas de l’instrument présenté dans le graphique ci-dessus, on peut voir que la dérive maximale est observée entre 2019 et 2020.
Le critère de dérive peut être calculé ainsi :
Critère = |EN| + UN + |ΔEMax| + Marge
Avec :
|EN| : Valeur absolue de l’erreur ou de la correction de l’année N (l’année en cours) issue des résultats d’étalonnage ou de vérification.
UN : Incertitude d’étalonnage ou de vérification lue sur le certificat pour l’année en cours.
|ΔEMax| : Dérive maximale, écart maximal de l’erreur ou de la correction, de 2019 à 2020 dans notre exemple.
Marge : La notion de marge peut être utile dans le cas où l’instrument a une tendance à avoir une dérive qui augmente avec le temps, cela permet d’éviter des non-conformités (0.15 dans notre exemple).
Application numérique de l’exemple précédent :
UN = 0.1 |ΔEMax|=0.97 Marge = 0.15 Critère = 0.1 + 0.97 + 0.15 = 1.22
La remise en service de cette étape 2 :
L’instrument est conforme si : Critère + |EN| ≤ EMT
Avec :
|EN| : Valeur absolue de l’erreur ou de la correction de l’année N (l’année en cours, 2022) issue des résultats d’étalonnage ou de vérification.
EMT : Erreur Maximale Tolérée (2 dans notre exemple)
Application numérique de l’exemple précédent :
|EN|= 1.68 Critère = 1.22
Soit 2.9 > EMT
L’instrument est donc non conforme pour cette étape, l’instrument ne peut pas être remis en service.
Quoiqu’un peu complexe, la deuxième étape qui tient compte de la dérive est indispensable pour la remise en service ou la confirmation métrologique, elle est aussi importante que l’étape 1.
Tout industriel ou laboratoire qui veut maîtriser sa métrologie doit travailler avec ces 2 étapes.
Pour tout renseignement complémentaire qualite@somasic.com
[1] : International vocabulary of metrology – Basic and general concepts and associated terms (VIM). https://www.bipm.org
[2] : ISO 10012 (2003) Exigences pour les processus et les équipements de mesure.
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